« Emile GOUÉ était un homme vigoureux,
(allant
jusqu’à casser les cordes du piano), d’une grande activité dirigée
plutôt du coté intellectuel que
du coté physique.
Il était doté
d’une intelligence supérieure, d’un esprit équilibré
[1].
Il vivait toujours dans un rêve
intérieur, ce qui pouvait le faire paraître très étourdi : il était
parti un jour donner son cours au lycée avec des chaussures de deux
paires différentes !.
D’une très
grande conscience morale, ses réactions personnelles étaient toujours
guidées par un point de vue idéaliste. En particulier, il accordait sa
confiance à priori et peu enclin à voir le mal, il en supporta
quelque fois les conséquences.
Il avait quelques fois des moments découragement dans sa vie courante
comme dans sa vie d’artiste, mais la volonté reprenait le dessus, dans
le quotidien comme dans ses compositions
[2].
Sur le plan
matériel, ses efforts n’étaient pas dirigés vers l’acquisition de
richesse, même s’il lui fallait un certain luxe, une certaine
atmosphère de confort pour vivre sans souffrance
[3].
Incroyant, Emile
GOUÉ l'était apparemment, si l’on entend par là qu’il avait renoncé à
pratiquer la religion catholique de son enfance. Mais, il n’était pas
par indifférent aux problèmes religieux. Il était même tourmenté au
plus haut point par le problème métaphysique, par celui que l’Homme se
pose lorsqu’il interroge l’Univers, lorsqu’il réfléchit aux fins
dernières de la Création. C’était un spiritualiste, de nature inquiète
et noble et si pour lui les problèmes métaphysiques étaient loin
d’être résolus, l’essentiel était qu’ils fussent posés…..