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Troisième des "trois poèmes de Rainer-Maria RILKE" - Enregistrement privé

 

Les conditions de vie à l’oflag XB, (comme dans les autres camps de prisonniers de guerre) etaient très difficiles et sont allées en s’aggravant de 1941 à 1945 : l’absence de liberté, cinq ans de vie plus que commune, à plusieurs dans une même petite chambre, la faim permanente, l’absence des proches, l’absence de vie artistique, intellectuelle, d’échange rendirent ces années très dures à vivre. De plus, le bombardement par erreur du camp par l’aviation alliée, fit une centaine de morts, le 4 février 1945….

A titre d’illustration de ces conditions de vie, en 1940, la ration officielle de viande pour une semaine, était de : 165 grammes (dont 70,00 grammes de morue) !

Pour le tabac, les fumeurs en étaient réduits à faire preuve d’imagination. Comme l’a dit l’un d’eux « En mêlant savamment et la chique et l’armoise, avec des pommes de terre, on faisait des gauloises»

Seuls les envois de colis de familles apportaient un peu de complément, et les lettres (soumises à la censure) un peu de chaleur. Les prisonniers avaient le droit de faire parvenir deux lettres de 26 lignes et 2 cartes de 7 lignes chaque mois, elles aussi soumises à la censure.

Cet aperçu sur les conditions matérielles de la vie au camp suffit à faire pressentir ce qu’ont pu être leurs répercussions sur « la vie intellectuelle » des prisonniers et comprendre pourquoi Emile GOUÉ a pu écrire :

« La captivité supprime presque tout contact avec la vie réelle, donc presque toute vie intérieure. …… Une solitude fréquente est nécessaire pour enrichir sa vie intérieure, et toute solitude fait défaut. …. ; Le plus dur, ce n’est pas d’avoir faim; c’est de sentir son niveau spirituel s’abaisser »

Mais, chez beaucoup, les réactions à ce dénuement physique et moral sont apparues très tôt.

En ce qui concerne Emile GOUÉ, son besoin viscéral d’enseigner se manifestera dés les premiers jours de captivité par

- Un cours de physique pour aider ses jeunes camarades à préparer leurs futurs examens

- La première .de ses 5 conférences d’initiation sur « l’Histoire de la Musique des origines à nos jours » début novembre 1940, auxquelles, au fil des mois, vinrent s’ajouter en particulier un cours d’Harmonie et de contrepoint,  un cours de fugue, 20 leçons d’Esthétique musicale et d’Histoire de la Symphonie [1].

Il voulut compléter ses cours théoriques et donner à tous l’amour de la musique en dirigeant et en commentant 18 concerts symphoniques [2], ainsi que des œuvres allant des polyphonistes français du XVIe à Arthur Honegger [3].

Les musiciens de l’orchestre (comme les chanteurs de la chorale) étaient des musiciens amateurs disposant alors d’instruments dont la qualité laissait fortement à désirer !

L’activité intellectuelle et artistique d’Emile GOUÉ ne s’arrêtèrent pas là car très vite il recommença à composer. Très difficilement d’abord (ce qui l’amena à reprendre par la suite certaines de ses compositions), puis un peu plus sereinement par la suite.

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